La grève va se poursuivre à la SNCF au grand dam des entreprises contraintes d’adapter leur organisation interne aux aléas d’un trafic ferroviaire régulièrement perturbé depuis déjà deux mois.
Les professionnels qui subissent la grève des transports ne sont pas au bout de leur peine. Le plan de lutte établi par les cheminots prévoit en effet un dernier round social en juin, rythmé par douze journées de mobilisation, dont 8 en semaine, le lundi 18, le mardi 12, les mercredis 13 et 27, les jeudis 7 et 28 et les vendredis 8 et 22.
Maintenir le niveau d’activité
Autant de dates à marquer d’une croix rouge qui annoncent de nouveaux risques de ralentissements dans la fréquence du trafic ferroviaire, perturbations dont l’ampleur sera conditionné par le taux de réponse des agents aux appels lancés par les syndicats dans le cadre de leur stratégie de « grève perlée » (environ deux débrayages de 24 heures tous les trois jours).
Ce climat d’incertitudes a d’abord pesé sur les acteurs économiques directement connectés au fret. A plus grande échelle encore, le mouvement a impacté les innombrables entreprises qui emploient du personnel itinérant pour assurer leurs missions extérieures (formations, réunions d’affaires, salons professionnels…). Du côté des directeurs commerciaux et des DRH, la gestion du planning et des effectifs a parfois viré au casse-tête avec cette priorité quotidienne de maintenir le niveau d’activité, malgré les absences imprévues, les retards et les reports de rendez-vous.
Notifier ses disponibilités en temps réel
Afin d’atteindre ces objectifs et garantir une liaison continue avec leur clientèle, beaucoup d’employeurs ont autorisé leurs salariés concernés par les grèves à rester chez eux pour télétravailler, comme le prévoit la loi (article L.1222-11 du Code du Travail) qui justifie le recours à ce mode d’organisation à distance par des « circonstances exceptionnelles, menace d’épidémie ou cas de force majeure ».
En interne, la mise en place d’outils collaboratifs de gestion des temps et des agendas permet de pallier les difficultés opérationnelles provoquées par les impondérables et la dispersion des troupes. Un employé bloqué dans les transports dispose notamment de la possibilité de notifier son retard à ses collègues via une interface en ligne sécurisée et accessible aux seuls collaborateurs de l’entreprise. Dans le même souci de fluidité, ces nouvelles technologies offrent aux télétravailleurs le moyen de pointer virtuellement depuis un smartphone et/ou de signaler leurs disponibilités à partir d’une connexion intranet. En sens inverse, les managers s’appuient sur ces logiciels partagés pour modifier à volonté les plannings individuels et collectifs afin de renforcer la coordination des équipes en temps réel.